Le CDI Intérimaire : tout comprendre sur ce contrat de travail hybride

Le CDI intérimaire est un contrat qui allie la sécurité d’un emploi permanent à la flexibilité des missions temporaires. Encadré par les dispositions du code du travail, il permet aux salariés d’effectuer des missions successives tout en bénéficiant d’une rémunération mensuelle garantie, selon les conditions précisées dans le contrat de travail. Vous vous interrogez sur ce format d’emploi innovant qui transforme le secteur de l’intérim ? Découvrez ses spécificités.

Qu’est-ce que le CDI intérimaire ?

La définition du contrat

Le contrat de durée indéterminée intérimaire est issu de l’accord de branche du 10 juillet 2013 relatif à la sécurisation des parcours professionnels des salariés intérimaires. Ce dispositif établit une relation contractuelle entre un salarié et une agence d’intérim pour réaliser des missions successives auprès d’entreprises utilisatrices.

  • Les missions s’effectuent dans un périmètre de mobilité défini dans le contrat de travail (par exemple dans un rayon de 50 km à partir du lieu de résidence)
  • À l’occasion de chaque mission, il est remis au salarié intérimaire une lettre de mission, qui remplace le contrat traditionnel

Cette formule répond aux exigences du code du travail concernant les dispositions du CDI classique, tout en intégrant les spécificités liées à la nature des tâches temporaires. Les conditions relatives à ce contrat sont strictement encadrées pour éviter qu’il ne soit utilisé pour pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale de l’entreprise.

Les parties impliquées

Le CDI intérimaire repose sur une relation tripartite unique dans le monde du travail.

  • Le salarié intérimaire signe un contrat à durée indéterminée avec l’agence d’intérim et s’engage à réaliser des missions chez différents clients.
  • L’entreprise de travail temporaire est l’employeur. Elle gère la rémunération, les congés payés et assure le suivi professionnel du salarié.
  • L’entreprise utilisatrice accueille l’intérimaire pour des missions spécifiques, encadre son travail quotidien et veille au respect des conditions de sécurité.

La réussite de ce partenariat dépend de l’engagement de chaque acteur et du respect des dispositions du code du travail par toutes les parties.

Le cadre légal

Ce contrat doit prévoir une rémunération mensuelle minimale garantie, équivalente au produit du SMIC par le nombre d’heures correspondant à la durée légale hebdomadaire. En 2025, cette rémunération s’élève à 1 801,80 € bruts par mois minimum pour un temps plein.

Les règles encadrant ce contrat protègent les droits des salariés :

  • Les périodes d’intermission sont considérées comme du temps de travail effectif
  • Le périmètre de mobilité doit être clairement défini dans le contrat de travail
  • La qualification professionnelle et les emplois concernés doivent être précisés

Impact : Une sécurisation juridique qui garantit l’équilibre entre flexibilité des missions et stabilité professionnelle.

CDI et intérim : quelles différences ?

Le CDI intérimaire se distingue à la fois du CDI classique et de l’intérim traditionnel par plusieurs aspects essentiels :

  • Stabilité vs flexibilité : Contrairement à l’intérim classique, le CDI intérimaire offre une sécurité d’emploi avec un contrat permanent, tout en conservant la diversité des missions
  • Rémunération garantie : Même sans mission, vous percevez un salaire minimal, ce qui n’existe pas en intérim traditionnel
  • Durée des missions : La loi du 21 décembre 2022 a supprimé la limite maximale de 36 mois qui s’appliquait aux missions en CDI intérimaire, offrant plus de souplesse

Ce format hybride répond aux besoins des professionnels recherchant à la fois sécurité et variété dans leur parcours, tout en respectant les conditions relatives à l’emploi temporaire.

Comment fonctionne un CDI intérimaire ?

Les missions

Dans le cadre d’un CDI intérimaire, chaque nouvelle mission fait l’objet d’une lettre de mission spécifique entre l’agence et le salarié. Cette lettre précise les caractéristiques particulières du poste, la durée prévue et les conditions de travail.

Le salarié s’engage à accepter les missions proposées si elles correspondent aux emplois définis dans son contrat et si la rémunération atteint au moins 70% du taux horaire de sa dernière mission. Un périmètre géographique délimite la zone des missions possibles.

Les cas de recours au CDI intérimaire sont identiques à ceux de l’intérim classique : remplacement d’un salarié absent, accroissement temporaire d’activité, emploi saisonnier ou d’usage. La mission ne doit jamais pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Les périodes d’intermission

Les périodes d’intermission représentent les moments où vous n’effectuez pas de mission mais restez salarié de l’agence d’intérim. Durant ces périodes, votre temps de présence est comptabilisé pour vos droits à congés payés et votre ancienneté.

Vous devez rester joignable pendant les heures d’ouverture de votre agence pour répondre aux nouvelles opportunités de mission. Le contrat précise les modalités de contact et le délai de prévenance avant le commencement de la mission, généralement fixé à une demi-journée.

La suspension de la mise à disposition, par exemple en cas de maladie, ne fait pas obstacle à l’échéance du terme de la mission. Vous pouvez également profiter des périodes d’intermission pour suivre des formations ou prendre vos congés payés selon les conditions définies dans votre contrat.

La durée des missions

La loi du 21 décembre 2022 a supprimé la limite maximale de 36 mois qui s’appliquait aux missions en CDI intérimaire. Cette évolution majeure permet désormais aux salariés d’effectuer des missions plus longues selon les besoins des entreprises utilisatrices.

Les accords de branche peuvent toutefois fixer des durées spécifiques adaptées à leur secteur d’activité. Une seule règle demeure : la mission ne doit pas pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise.

En l’absence de stipulation conventionnelle, la durée est librement fixée entre l’agence d’intérim et l’entreprise utilisatrice dans la lettre de mission, avec des possibilités de renouvellement selon les besoins.

Après 36 mois : quelles options pour le salarié ?

Même si la limite légale de 36 mois a été supprimée, un salarié en CDI intérimaire qui effectue une mission de longue durée auprès d’une même entreprise pourrait, dans certains cas, demander la requalification de son contrat en CDI classique avec l’entreprise utilisatrice. Cette possibilité existe notamment lorsque la mission a pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale de l’entreprise, comme l’a confirmé la Cour de cassation en février 2024.

Impact : Une flexibilité accrue qui renforce l’attractivité du CDI intérimaire tout en préservant sa nature temporaire et en garantissant les droits des salariés.

Les conditions du CDI intérimaire

Critères d’éligibilité

Pour accéder au CDI intérimaire, vous devez remplir plusieurs conditions essentielles : Une expérience préalable en intérim, démontrant votre capacité à réaliser des missions variées

  • Des compétences professionnelles validées dans au moins un des métiers proposés par l’agence
  • Une mobilité géographique compatible avec le périmètre défini dans le contrat
  • La disponibilité pour accepter les missions correspondant à vos qualifications

Votre agence évalue ces critères lors d’un entretien personnalisé.

La période d’essai

Contrairement aux contrats temporaires classiques, il n’y a pas de période d’essai calculée de manière autonome pour chaque lettre de mission. En revanche, le CDI intérimaire peut comporter une période d’essai d’une durée maximale de : 2 mois pour les ouvriers et employés, 3 mois pour les agents de maîtrise et techniciens, 4 mois pour les cadres

  • 2 mois pour les ouvriers et employés
  • 3 mois pour les agents de maîtrise et techniciens
  • 4 mois pour les cadres

La période d’essai peut faire l’objet d’un renouvellement.

Formation CDI intérimaire : comment en bénéficier ?

En tant que salarié en CDI intérimaire, vous bénéficiez du principe d’égalité en matière de formation professionnelle. Vous avez accès aux mêmes dispositifs que les salariés permanents, quel que soit le motif de formation (adaptation au poste, développement des compétences, reconversion).

Pour en bénéficier, adressez votre demande à votre agence SUP INTERIM qui étudiera sa faisabilité selon votre parcours et vos missions. Les formations sont financées par AKTO, l’opérateur de compétences du travail temporaire, qui pourrait prendre en charge tout ou partie des coûts selon les priorités définies par la branche.

Les obligations du salarié

Le salarié en CDI intérimaire s’engage à respecter plusieurs responsabilités professionnelles essentielles. La première concerne l’acceptation des missions : vous devez réaliser les missions proposées si elles correspondent aux emplois et au périmètre géographique définis dans votre contrat.

Durant les périodes sans mission, votre disponibilité est requise aux horaires convenus. La lettre de mission précise vos horaires de travail et les conditions spécifiques à chaque poste. Vous êtes tenu de signaler toute absence ou indisponibilité à votre agence dans les délais prévus.

Les règles professionnelles s’appliquent comme dans un CDI classique : respect des consignes de sécurité, port des équipements de protection individuelle, confidentialité des informations. L’obligation de remise des documents administratifs et le suivi des formations obligatoires font également partie de vos engagements.

La rémunération en CDI intérimaire

Le salaire minimum garanti

Comment est payé un CDI intérimaire ? Vous bénéficiez d’une rémunération mensuelle minimale garantie (RMMG), versée même pendant les périodes sans mission, selon les conditions mentionnées dans votre contrat de travail.

Pendant vos missions, votre salaire correspond au taux horaire pratiqué dans l’entreprise utilisatrice pour un poste équivalent. La rémunération mensuelle garantie s’applique uniquement si vos revenus du mois sont inférieurs au minimum prévu dans votre contrat.

Les primes spécifiques

Au-delà du salaire de base, vous pourriez prétendre à différents accessoires de salaire, selon l’entreprise utilisatrice dans laquelle vous êtes délégué, votre mission et vos conditions de travail :

  • Les primes liées aux conditions de travail (travail de nuit, jours fériés, astreintes)

À la différence du contrat d’intérim classique, le CDI intérimaire ne bénéficie pas de l’indemnité de fin de mission. Cette spécificité s’explique par la nature même du contrat qui assure une stabilité d’emploi via la rémunération mensuelle minimale garantie.

L’indemnité de fin de mission

Vous vous demandez si vous toucherez une indemnité de fin de mission (IFM) en CDI intérimaire ? La réponse est non. Le CDI intérimaire ne donne pas droit à cette prime qui vise à compenser la précarité du travail temporaire.

Cette absence d’IFM s’explique par la nature même du CDI intérimaire qui vous garantit une stabilité d’emploi et une rémunération mensuelle minimale. Votre contrat vous assure déjà une sécurité professionnelle, contrairement aux contrats d’intérim classiques.

La rémunération mensuelle garantie et les autres avantages du CDI intérimaire compensent l’absence d’indemnité de fin de mission. Cette spécificité est clairement définie dans l’article L1251-58-4 du Code du travail.

Avantages et inconvénients du CDI intérimaire

La stabilité professionnelle

Le CDI intérimaire apporte une sécurité d’emploi renforcée comparée à l’intérim classique. Votre statut vous garantit une relation continue avec votre agence, même entre deux missions.

Les missions peuvent désormais s’étendre sur des périodes plus longues, ce qui vous permet de développer une véritable expertise dans votre domaine. Cette stabilité professionnelle se traduit aussi par un accès aux formations qualifiantes pour enrichir votre parcours.

Les périodes d’intermission rémunérées, dans les conditions mentionnées dans le contrat de travail, vous assurent un revenu régulier, tandis que la diversité des missions maintient votre employabilité. Cette combinaison unique offre un cadre sécurisant pour construire votre carrière tout en préservant l’équilibre avec votre vie personnelle.

Les congés payés

Un salarié en CDI intérimaire bénéficie des mêmes droits aux congés payés que les salariés permanents, soit 2,08 jours ouvrés par mois travaillé. Les périodes d’intermission sont comptabilisées pour le calcul de ces droits.

La prise des congés s’effectue principalement pendant les périodes sans mission, après accord de votre agence SUP INTERIM. Votre rémunération pendant les congés est calculée sur la base de votre salaire habituel, incluant les primes et accessoires de salaire.

Inconvénients à connaître

Le CDI intérimaire impose certaines contraintes, notamment un périmètre de mobilité pouvant s’étendre jusqu’à 50 km autour de votre domicile, ce qui pourrait impacter votre organisation quotidienne. Vous ne bénéficiez pas de l’indemnité de fin de mission (IFM) comme en intérim classique.

Pendant les périodes d’intermission, vous devez rester disponible aux horaires d’ouverture de l’agence, ce qui peut limiter votre flexibilité. Toutefois, vous conservez l’accès aux installations collectives des entreprises où vous effectuez vos missions.

Les points de vigilance

Les contraintes géographiques

Votre périmètre de mobilité est défini dès la signature du contrat. Cette zone géographique, généralement limitée à 50 kilomètres autour de votre domicile, détermine le rayon dans lequel vous acceptez d’effectuer vos missions.

Vous pouvez négocier ce périmètre avec votre agence SUP INTERIM selon vos moyens de transport et vos contraintes personnelles.

Préavis CDI intérimaire : quelles règles ?

Le préavis en CDI intérimaire varie selon votre catégorie professionnelle. Pour une démission pendant une mission, il correspond à la durée restante de mission, dans la limite d’un mois pour les ouvriers et employés, deux mois pour les agents de maîtrise et trois mois pour les cadres. L’obligation de remise de la lettre de démission reste essentielle pour garantir l’identité des parties concernées.

Licenciement et CDI intérimaire : vos droits

En cas de licenciement, vous bénéficiez des mêmes protections qu’un CDI classique. L’entreprise doit justifier d’un motif réel et sérieux, respecter la procédure légale et verser les indemnités prévues par la loi. Le principe d’égalité s’applique pour vos droits à indemnisation, avec une ancienneté calculée en incluant les périodes de mission et d’intermission.

Que se passe-t-il après 3 refus de mission ?

Le refus de mission n’est justifié que si l’emploi proposé ne correspond pas à votre qualification ou aux emplois mentionnés dans votre contrat, ou si la mission se situe hors du périmètre de mobilité défini.

Même après trois refus justifiés, votre CDI intérimaire ne peut être rompu automatiquement.

L’agence doit tenir compte de la spécificité de chaque situation avant d’envisager une rupture.

Les conditions de rupture

En revanche, il n’y a pas de préavis à respecter si vous démissionnez pendant une période d’intermission.

Pour démissionner, adressez une lettre recommandée à votre agence en précisant votre décision et la date souhaitée de fin de contrat.

Les secteurs concernés

Le CDI intérimaire s’applique dans de nombreux domaines d’activité. Les missions se concentrent majoritairement dans l’industrie manufacturière, la logistique et le BTP, secteurs où la gestion flexible des effectifs est essentielle.

Le transport et la maintenance industrielle représentent également des secteurs dynamiques pour ce type de contrat.

Impact : Une diversité de secteurs qui multiplie les opportunités professionnelles tout en répondant aux besoins d’adaptation des entreprises.

CDI intérimaire : arrêt maladie et chômage

Droits en cas d’arrêt maladie

En tant que salarié en CDI intérimaire, vous bénéficiez d’une protection en cas d’arrêt maladie similaire à celle des autres salariés. Lorsque vous êtes dans cette situation, vous devez informer votre agence SUP INTERIM dans les 48 heures et fournir les justificatifs nécessaires donnant lieu à la conclusion d’un arrêt de travail.

Pendant votre arrêt, la rémunération mensuelle minimale garantie (RMMG) est maintenue selon les conditions mentionnées dans votre contrat de travail. Le motif de l’arrêt peut influencer les modalités de prise en charge, avec des obligations différentes pour l’employeur et l’entreprise utilisatrice. Vos droits aux indemnités journalières de la Sécurité sociale sont préservés, sous réserve de remplir les conditions d’ancienneté requises.

CDI intérimaire et chômage partiel

Le CDI intérimaire peut être concerné par le chômage partiel en cas de ralentissement de l’activité normale de l’entreprise utilisatrice.

Dans cette situation, vous pourriez bénéficier d’une indemnisation par Pôle emploi, à condition que la baisse d’activité soit temporaire et indépendante de votre volonté.

Contrairement à l’intérim classique, le CDI intérimaire et chômage s’articulent différemment : les périodes d’intermission ne sont pas considérées comme du chômage partiel puisqu’elles font partie intégrante de votre contrat et sont déjà couvertes par la RMMG dans les conditions prévues.

Questions fréquentes

Quelle est la différence entre CDI classique et CDI intérimaire ?

Le CDI intérimaire permet au salarié d’alterner entre des missions temporaires via une agence d’intérim, tandis que le CDI classique lie directement le salarié à une seule entreprise. Une rémunération minimale est garantie même pendant les périodes sans mission, dans les conditions relatives au contrat de travail, alors que le CDI classique offre généralement un salaire fixe pour un poste unique.

Comment est payé un CDI intérimaire ?

Le salarié en CDI intérimaire perçoit une rémunération mensuelle minimale garantie, même pendant les périodes d’intermission. En mission, son salaire s’aligne sur celui des permanents de l’entreprise utilisatrice à poste équivalent. Il doit accepter les missions proposées si elles correspondent à son contrat et offrent au moins 70% du taux horaire de sa dernière mission, sans percevoir d’indemnité de fin.

Quels sont les inconvénients d'un CDI intérimaire ?

La mobilité géographique exigée peut compliquer votre organisation personnelle, avec des déplacements fréquents selon les missions. Vous devez rester disponible pendant les temps de présence définis dans votre contrat, même en période d’intermission. Sans indemnité de fin de mission, votre rémunération pourrait être moins avantageuse qu’en intérim classique, et vous êtes tenu d’accepter les missions correspondant à votre profil.

Quel est le préavis pour un CDI intérimaire ?

Le préavis en cas de démission d’un CDI intérimaire correspond à la mission restant à courir, dans la limite d’un mois pour les ouvriers et employés, deux mois pour les agents de maîtrise et trois mois pour les cadres. En revanche, aucun préavis n’est requis si vous démissionnez pendant une période d’intermission, conformément aux conditions relatives à la rupture du contrat.

Quelle est la durée d'un CDI intérimaire ?

Le CDI intérimaire n’a pas de durée maximale prédéfinie. Depuis la loi du 21 décembre 2022, la limite de 36 mois a été supprimée pour les missions. Chaque mission fait l’objet d’une lettre spécifique qui précise sa durée, mais le contrat lui-même reste à durée indéterminée. La seule condition est que les missions ne doivent pas pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale de l’entreprise.

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